PROCEDURE DEVANT LA COUR EUROPEENNE DES DROITS DE L'HOMME (CEDH)

Maître Fanny de BECO a développé une expertise particulière en matière de contentieux des droits de l’Homme devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Elle assiste les justiciables s’estimant victimes d’une violation d’un droit essentiel ou d’une liberté fondamentale.

Forte de son expérience devant la Cour européenne des droits de l’Homme, Maître Fanny de BECO dispose de solides compétences afin de vous conseiller dans ce domaine complexe et en constante évolution.

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Le Cabinet :

  • vous aide à évaluer vos chances de succès si vous souhaitez introduire un recours devant la CEDH (consultation juridique écrite sur devis);
  • rédige la requête en vue de saisir la CEDH si vous avez été victime d’une violation de libertés garantis par la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, communément appelée Convention européenne des droits de l’homme ou de ses protocoles 
  • Vous assiste durant toute la procédure devant laCour européenne des droits de l’Homme

QUELQUES INFORMATIONS AVANT DE SAISIR LA CEDH

La CEDH en chiffres

La CEDH traite un volume très important de requêtes :

  • 70 150 affaires étaient en cours devant une formation judiciaire de la CEDH au 31 décembre 2021.
  • En 2021, la Cour a traité 707 requêtes concernant la France :
    • 684 requêtes ont été déclarées irrecevables
    • 14 arrêts (portant sur 23 requêtes) ont été prononcés :
      • 7 décisions de la CEDH ont conclu à une violation de la Convention européenne des droits de l’homme.
      • 7 décisions ont rejeté le recours introduit devant la CEDH
  • Près d’un quart des violations constatés par la CEDH en 2021 concernait l’article 6 de la Convention (droit à un procès équitable), qu’il s’agisse d’équité ou de durée de procédure.
  • Un autre quart des arrêts condamnant un Etat portait sur des atteintes graves à la Convention : le droit à la vie (article 2) ou l’interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants (article 3).

Lorsqu’une requête est déposée par un justiciable ou son avocat devant la CEDH, cette juridiction ne l’attribue à une formation judiciaire que si le formulaire de requête a été dûment complété et est accompagné de copies des documents pertinents.

 

Les exigences de formalisme et les conditions de recevabilité sont assez strictes, et il est important de les respecter afin qu’un recours fasse l’objet d’un examen par la CEDH sans être rejeté de primo.

Les droits et libertés garantis par la CEDH

La Convention européenne des droits de l’homme et ses protocoles n’ont pas vocation à garantir l’ensemble des droits et libertés prévus en droit français. Elle ne garantit que les droits et libertés les plus essentiels tels que prévus dans les articles de la Convention européenne, de ses protocoles et de la jurisprudence de la CEDH. En voici une liste non exhaustive :

  • Article 2 : droit à la vie ;
  • Article 3 : interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants
  • Article 4 : Interdiction de l’esclavage et du travail forcé
  • Article 5 : droit à la liberté et à la sûreté
  • Article 6 : droit à un procès équitable en matière civile et pénale ;
  • Article 7 : pas de peine sans loi
  • Article 8 : droit au respect de la vie privée et familiale ;
  • Article 9 : liberté de pensée, de conscience et de religion ;
  • Article 10 : liberté d’expression;
  • Article 13 : droit à un recours effectif ;
  • Article 14 : interdiction de discrimination ;
  • Article 1 protocole 1 : droit au respect de ses biens…
  • droits économiques et sociaux (et notamment liberté d’informer, liberté syndicale, …)

Certains droits fondamentaux ne constituent pas des droits et libertés garantis de façon autonome par la Convention. Néanmoins la CEDH leur reconnaît un rôle fondamental dans l’exercice des droits prévus par la Convention européenne et les protège à ce titre.

La CEDH a donc pour mission de vérifier que les droits et les garanties prévus par la Convention européenne des droits de l’Homme sont respectés par les États. Un recours devant la CEDH n’a de chances d’aboutir qu’autant qu’une de ces libertés est en jeu.

Déroulement d’une procédure devant la CEDH:

QUELQUES INFORMATIONS AVANT DE SAISIR LA CEDH

CEDH: Quelles sont les conditions de recevabilité d’un recours ?

  • La requête doit être formée contre un ou plusieurs États signataires de la Convention européenne des droits de l’homme ;
  • La requête doit être motivée par une violation d’un droit de la Convention européenne des droits de l’homme par un État signataire de la Convention ;
  • Le requérant doit avoir épuisé les voies de recours au niveau national (pourvoi en cassation ou recours devant le Conseil d’État, par exemple)
  • La requête doit être envoyée en RAR à la CEDH dans un délai de quatre mois à compter de la dernière décision rendue en droit interne
  • Le recours doit être formulé par un demandeur personnellement et directement victime d’une violation de la Convention.

CONDITION d’épuisement des voies de recours:

La CEDH ne se comporte pas en juge d’appel vis-à-vis des tribunaux nationaux : elle ne rejuge pas les affaires et n’a pas compétence pour annuler, modifier ou réviser leurs jugements.

Elle ne traite les requêtes que si le requérant qui saisit la CEDH a déjà exercé tous les recours devant les juridictions internes. Il doit avoir exercé tout recours utiles, adéquats et efficaces: (autrement dit les procédures permettant de supprimer la cause de la violation des droits de l’homme et relevant de la compétence d’autorités ayant le pouvoir de redresser la violation alléguée).

Quelles sanctions si la CEDH condamne la France ?

La CEDH ne peut pas mettre automatiquement fin à une violation des droits protégés par la Convention européenne des droits de l’homme, et elle n’a pas la possibilité d’annuler, ou modifier automatiquement les décisions prises par les juridictions françaises. Néanmoins, ses arrêts ont un impact majeur et leur prononcé peut permettre de rétablir la violation commise.

 

  • En effet, les États se sont engagés à se conformer aux arrêts de la CEDH. Le comité des ministres du Conseil de l’Europe est chargé de surveiller l’exécution des arrêts de la CEDH.

 

  • De plus, si la Cour européenne des droits de l’homme juge qu’une décision a été prononcée en violation de la Convention européenne ou de ses Protocoles additionnels, il est possible de solliciter le réexamen de la décision définitive critiquée en demandant le réexamen par le juge français de la précédente décision. A ce titre, il est notamment possible de saisir la Cour de cassation statuant en qualité de « Cour de réexamen ».

 

  • Lorsque la violation commise par l’État est irréversible, la CEDH peut accorder à la partie lésée une « satisfaction équitable », c’est-à-dire une indemnisation. A ce titre, la CEDH limite parfois l’indemnisation à une perte de chance.

 

De façon générale, les décisions de la Cour influencent de manière considérable les évolutions de la justice française, et de nombreuses modifications du droit français ont fait suite à une condamnation de la France par la CEDH.

 

Demande de réexamen par la Cour de cassation

Le réexamen d’une décision définitive peut être demandé par toute personne ayant été partie à l’instance lorsque la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que cette décision a été prononcée en violation des dispositions de la CEDH.

La demande de réexamen peut être formulée uniquement si la violation entraîne des conséquences dommageables dont la nature et la gravité, ne peuvent pas être réparées par la satisfaction équitable accordée par la CEDH. 

La demande de réexamen peut être formulée dans un délai d’un an à compter de la décision rendue par la CEDH.

Très impliquée dans la défense des droits de l’Homme, Maître Fanny de BECO est parvenue à faire condamner la France pour ses manquements à des droits fondamentaux garantis par la Convention européenne des droits de l’Homme (violation de l’article 3 interdisant aux Etats de soumettre une personne relevant de sa juridiction à des peines ou des traitements inhumains ou dégradants  et violation de l’article 13 protégeant le droit à un recours effectif…)

Voir notamment :

https://hudoc.echr.coe.int/fre#{%22itemid%22:[%22001-180488%22]}

La CEDH condamne la France suite à l’expulsion d’un ressortissant Algérien risquant des traitements inhumains et dégradants

Affaire défendue par Maître Fanny de Beco

Le 1er février 2018, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a prononcé à l’encontre de la France une double condamnation lui reprochant d’avoir procédé à l’expulsion d’un ressortissant algérien risquant des traitements inhumains et dégradants en cas de retour en Algérie. Cet homme avait été condamné en France en 2006 à une peine de sept ans d’emprisonnement pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme et à une peine d’interdiction définitive du territoire français. (…)

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/02/02/terrorisme-une-double-condamnation-de-la-france-par-la-cedh_5250798_1653578.html